Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Grande Greluche
Archives
7 décembre 2008

Je suis fa-ti-guée.

De tout ce travail, qui continue même les week-ends.
Fa-ti-guée, comme si j'avais cinquante ans de plus sous les yeux. Et ils creusent de toute leur existence factice ces cratères qui signifient que j'abdique. J'abdique, les mecs, regardez mon joli drapeau blanc.

J'ai pris cette décision en milieu de journée, après avoir tourné en rond de bonnes heures sans réussir à travailler sérieusement - après avoir assuré toute la semaine pourtant.
Et aussi, après avoir dévoilé mon côté Grande Greluche à quelqu'un qui n'en demandait pas tant.

Imaginez un instant : Grande Greluche met ses pâtes en route dans la cuisine collective, retourne papilloner dans sa chambre, puis revient à sa casserole. S'apprête à rentrer dans son placard. S'aperçoit qu'elle a oublié le badge magique à l'intérieur dudit placard. (Les portes de la Cité U se verrouillent automatiquement comme des portes d'hôtel, il faut donc toujours se promener avec son badge magique pour pouvoir les rouvrir ndla)

Et maintenant, visualisez donc : Vous êtes le type de la loge, un étudiant lambda qui a un peu de temps à accorder à ce poste passif. Vous rêvassez, et entendez à peine le "dilung!" de l'ascenceur qui s'ouvre, pour la quarante-huitième fois depuis ce matin, calculez-vous. Et là, tout s'enchaîne.
Une folle furieuse en mini-short en jean et T-shirt, le mascara dégoulinant, le cheveu défait, les jambes et les pieds nus, colle à moitié sa bouille à la vitre de la loge en hoquetant un "jéunproblèm'jsuisortisanmaclé" approximatif. Pas de doute, pour la première fois de votre vie, vous êtes face à une Grande Greluche qui s'affiche. Vous l'aidez cependant, non sans crainte, en jurant, mais un  peu tard, qu'on ne vous y prendrait plus. Décidément, être "type de la loge" est un métier trop risqué pour vous.

Donc, une fois ma porte rouverte, j'abdique.


J'ai pris une douche, j'me suis vêtue autrement qu'en mini-short, et je suis sortie - le type de la loge ne m'a pas reconnue, je crois. Je pensais qu'en aérant mon esprit, je pourrais reprendre la montagne de boulot. Plus tard.


Or, il faut que je vous fasse part de mes craintes... Je pense qu'on m'observe. Je sens, tout autour de moi, tapis dans l'ombre, à chaque coin de rue, des yeux qui me scrutent en me soufflant :

"tu n'as paaaas finiii de travailleeeeer...tu dois rentrer et t'y remettre jusqu'àààà ce que moooort s'en suiiiive-rharharharharhaaaa"

Ils sont là, je vous assure. Partout. Tout le temps.

Cet après-midi, je me suis calée sur une place assise d'un wagon de la ligne 9, et j'ai entrepris de dévisager conciencieusement ma voisine d'en face (j'aime bien ce genre d'exercice absurde, ça met tout le monde très mal à l'aise, c'est assez divertissant), lorsqu'un type s'est assis  juste à côté de moi. Il a sorti de sa sacoche un imposant journal qu'il a déplié de tous ses bras, m'écrabouillant contre la vitre (geste qui, me semble-t-il a suscité l'air vaguement satisfait de la fameuse voisine d'en face). Opressée, j'étais.

Si bien que je me suis mise à gigoter pour signifier mon malaise. Il n'a pas bronché. Même quand mon gigotement s'est intensifié jusqu'à présenter quelques similitude avec la danse prénuptiale du cormoran. J'en étais presque à gratter sa narine impassible de mon orteil gauche, lorsque le titre de l'article dans lequel il était plongé me coupa tout net.

Et là, j'ai su. Qu'on m'observait.
Qu'il faisait parti de la mascarade.

Il ne peut pas en être autrement d'un homme visiblement passionné par
"De la Martinique à l'Essonne, itinéraire d'une banane."


dodo
Plan de riposte envisagé pour : une autre fois.
Décision d'urgence : bonne nuit.

Publicité
Commentaires
G
Merciiiiiiii... Plein de cadeaux pour toi et pour tous les autres, pour ma part j'ai encore du scotch sous les ongles à force de vouloir jouer au père noël (qui a dit qu'il était facile d'empaqueter des peluches...?)
L
Bonnes vacances !<br /> Bonnes fêtes de fin d'année !<br /> et.. à l'année prochaine !<br /> <br /> bisettes
Grande Greluche
  • Ratures froissées des narines, humour antédiluvien d'extra-terrestre chatouilleux des aisselles plantaires, ravioli trop cuit, fourmis en catimini inouï, abracadabrant, démesuré, accidentel, épatant, ahurissant, à tout casser, bizarre, ébouriffant, fou..
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Grande Greluche
Derniers commentaires
Publicité