Shabracadabraaaaa.

11 juin 2008

Me revoilà.

Et en partant ainsi vivre mes aventures sans vous en rendre le moindre compte, j'ai maintenant de quoi alimenter un sitcom stupide sur au moins deux saisons de quinze épisodes... Je m'adresse aux quatre personnes qui s'obstinent à revenir ici régulièrement, animées par la sainte lueur d'un espoir tenace que je repointe le bout de mon nez dans les plus brefs délais.

Gogogadgetonez!!

Et hop.

Il y a trois ans, la Greluche, jeune, innocente, non-pervertie par les déboires étudiants s'inscrivait à l'auto-école pour passer son code. Oui, tant de candeur gâchée dans une épreuve initiatique d'une telle violence, c'est inhumain.

J'arrive à un feu rouge doublé d'un sens interdit installé pour cause de travaux - la chaussée est fraîchement regoudronnée - tandis qu'une école maternelle traverse devant moi, très agitée, et que s'organise juste sur le passage clouté une course de déambulateurs (la difficulté supplémentaire étant de se décoller du goudron pour avancer). Que dois-je faire?

Réponse A : J'accélère.
Réponse B : Je parie sur le grand-père en chemise à carreaux qui me semble avoir les jambes les plus musclées (en fait, ce sont des prothèses)
Réponse C : Maintenant tu es prévenu, la prochaine fois, tu prendras l'bus.

...

(Vous avez déjà entendu une Grande Greluche qui fait du slam?)
Etant interne, je pris mes cours quand je le pouvais, rentrant chaque samedi dans le bled familial, et le calvaire s'établit, s'éternisa... Jusqu'à ce que la matrice décide de m'offrir un DVD "Le code de la route", pour que Grande Greluche développe ses talents... soigneusement cachés. C'est un fait, je suis nulle en voiture.

En sortant de l'examen du code, Grande Greluche regarda sa mère d'un air attristé. C'est pas grave, dit cette dernière, conciliante. Tu le repasseras.
Les trois kilomètres suivants se passèrent dans le silence, puis Grande Greluche lâcha enfin : Mais non, nounouille (ndlr : ceci n'est pas une insulte) j'l'ai eu.

Nous le fêtâmes dignement... Comme nous étions insouciants!

La conduite accompagnée s'empara ensuite de mon âme. Et dès lors, je me suis découvert un nouveau talent : celui d'être VRAIMENT nulle en voiture. Il faut me comprendre, j'avais pour monitrice un dragon blond platine qui attendait chaque occasion de me le rappeler violemment. Mes parents en revanche, furent très compréhensifs.

"Tu sais, je ne suis pas certain qu'il soit recommandé de rouler à 80 à l'heure en restant en troisième, et selon moi le frein à main est désormais d'une utilité futile...
-Tu crois?
-Oh, et bien, c'est simplement mon avis, hein, mais peut-être est-il un rien sévère... Tiens, et si tu t'arrêtais au stop, pour voir?"

Deux ans plus tard, ayant très peu conduit et par intermittence, je passais mon permis pour la première fois.
Un désastre innommable. Je ratais les sorties de rond-point suggérées, et la voiture sursautait brièvement avant de caler à chaque fois qu'on me demandais l'arrêt. L'examinatrice, qui louchait à mort, a affirmé ne pas m'avoir vu regarder dans mes rétros... Je me retins de justesse de lui suggérer un détour chez mon ami Afflelou (il est flou Afflelou, il est flou!).

Il y a quelques semaines, l'heure était venue de retrouver le dragon blond pour une "mise au point". Résultat? Toujours aussi nulle, la Grande Greluche...
Peu importe, je passais le permis le lendemain même.

...

Le sosie de Morpheus (version blanc) sortie de la voiture et s'approcha de moi. Je sentis mes jambes flancher. Il me tendit une paluche grosse comme ma tête, que je décidais de serrer. Il ne louchait pas. Je m'installai au volant, avant de m'y agripper. Vroum vrouuuum...
Il était silencieux. A l'arrière, le dragon blond lisait sa revue.
Tiens - je sursautais légèrement - garez-vous donc dans ce parking, à la place que vous choisirez... de préférence entre les lignes.

Un parking en épis, avec trois voitures dedans. C'est une plaisanterie ou bien..? J'me sentais perdue. Non, mec, propose-moi une place, j'sais pas laquelle choisir, tu me prends au dépourvu là merde, j'me gare à côté d'une autre caisse pour montrer que j'assure ou dans un coin vide pour éviter de rayer cinq carrosseries?. Je choisi la première solution. Evidemment, pas de difficultés. La suite se passa en silence. Il me fit quelques remarques bien senties sur mon stress, mes contrôles dans les ronds-points...

Voilà, au revoir.

Hein?
Je tentais de saisir un tressaillement, un sourcil plus haut que l'autre, un demi-sourire...
Rien.
Je ne savais PAS.

Deux jours plus tard, la matrice se précipite à la boîte aux lettres, hurle c'est arriiivééé. Je prends l'enveloppe, hésite, l'ouvre en tremblotant, consulte la feuille, et...
En voyant mon air attristé, ma mère est conciliante. Bon, tu peux encore le repasser..