Sautillage en métropole

Le 26 juin donc, était mon entretien parisien.

C'est au vu du prix des billets de train que je décide que je vais en profiter, de mon excursion parisienne. Grand Grizzly approuve, prend deux jours de congés et m'emboîte le pas. Oui, il est trop parfait, moi aussi je trouve ça louche...

On part donc un jour plus tôt, sans aucun projet, avec quand même un toit sur place (mon parrain, qui ne m'a pas vu depuis le temps où mes mèches blondinettes se coinçaient encore entre mes bagues quand je souriais trop fort...du coup, je faisais la gueule).

Ding Dong, Gare Montparnasse, Terminus, veillez à ne rien oublier dans le train.

Bon. Et maintenant on fait quoi?

Il fait beau... On agite nos orteils dans toute la capitale. À droite, à gauche, en touristes, on est candides, souriants, sous le soleil, au bord de la Seine, on est libres, on pourrait presque tourner un clip promouvant le retour des Worlds Appart. Grand Grizzly nous guide un peu en demandant notre chemin...et arrête très vite quand un type fichu comme une armoire à glace pense qu'on est entrain de l'agresser. Non, on veut simplement trouver l'entrée piétonne du Auchan, juste derrière toi. Mais on s'en sortira, promis.

Mon parrain ne fait pas d'attaque, ni face à ma bouille mutante, ni face à celle du grand truc qui m'accompagne. Ouf.

Le lendemain, je me rends à l'épreuve. Et découvre un panel de gens surprenant...entre les étudiants à peine plus âgés que moi et ceux qui frisent la soixantaine, j'me sens comme chez moi. J'aime la diversité. L'épreuve (devrais-je dire "épreuvouninounette fastoch'com'tout") écrite laisse bientôt place à la perspective de l'entretien oral... beaucoup moins rassurant.

Bonjour, moi c'est Grande Greluche, et je me dois de vous préciser que si je postule pour une licence pro d'écrivain public, c'est en partie parce que je ne déchire tout qu'avec la plume...gilli-gilli?

Une demoiselle, très sûre d'elle, sort de son entretien en déclamant qu'elle avait su répondre aux questions pièges de connaissances, et quels sont vos auteurs préférés, etc... Je blêmis. Elle sympathise avec toutes les d'jeunz du couloir. Je reste sur la touche, malgré mes efforts d'intégration. Puis elle lance : "J'ai quand même peur, il m'a dit que j'étais un peu jeune...J'ai que 25 ans.".

Les minettes s'affolent "Haaaan!!! Mais j'ai 21 ans!!!"

Euh. J'ai que 19 ans.

Silence. Ah, là, elles me regardent. C'est quoi cette lueur effarée dans leurs yeux écarquillés?

Je décide alors, sur le champs, que je vais prendre mes orteils à mes oreilles et déguerpir. Autant éviter le massacre.
Une petite bonne femme au brushing soigné sort alors de la porte jusque là fermée qui narguait le bout de mon nez frémissant de stress.

"Grande Greluche?"

...

Bon, ben j'y vais alors.