J'ai rencontré le mal.

J'ai presque envie de m'énerver.

Déjà parce que mon adresse mail circule tellement parmis les réseaux de pubs pourries que je suis sans cesse submergée de mails qui m'accostent d'un ton amical aussi authentique que l'émail des dents en plastique de Barbie, m'apprenant que je suis l'heureuse gagnante d'un lot de dix timbres à l'effigie de Babar (frais de port de seulement dix-neuf euros quatre-vingt quinze, veinarde va), ou encore que je vais pouvoir tout savoir sur mon avenir grâce à mon astrologue personnelle qui connaît tout de ma vie et n'attend qu'un mot de moi pour être ma confidente, que dis-je, ma meilleure amie, et celà pour la modique somme de quelques -hum- euros seulement à la minute, hors surtaxe éventuelle selon opérateur (voir liste et conditions détaillées de l'offre sur un site où tout est écrit noir sur noir, sur plus de quinze pages). Déjà. Alors, patiemment, je me désabonne de leur "newsletters", en cliquant sur des dizaines de confirmations successives qui me demandent d'y réfléchir à deux fois avant de me désinscrire, d'en parler à un ami, d'aller faire un tour dehors et de revenir plus tard, de demander conseil à votre médecin, ... "Êtes-vous vraiment sûr de vouloir vous désabonner?" laisse bientôt place à "êtes-vous archi-sûre de toujours penser que vous désabonner est vraiment la bonne solution dans l'immédiat?". Imperturbable, je clique et reclique sur des "oui", à l'infini, semble-t-il.

Oui, mais là, quand même, ca va trop loin. Je reçois cette fois un mail de "Info Clinique du Poids", qui tient sûrement mon adresse de cent-cinquante troisième main, et décide que, tiens, pourquoi pas aller embêter une étudiante en week end, après tout?? Et voilà la phrase d'accroche qui est sensée me faire adhérer à tout ce qu'ils me proposeront, c'est là que je demanderai à mes passagers de bien vouloir attacher leurs ceintures, pour des raisons de sécurité (on rigole pas avec la sécurité):

"Une solution rapide et douce à votre problème de culotte de cheval ou de ventre ? Toute la presse en parle : le TOTAL BODY permet d'obtenir un résultat définitif en quelques séances sur les petits amas graisseux localisés sur le visage et le corps."

Mot pour mot, les mecs.
Et là, j'ai un sérieux doute.
Déjà, sur tout le bien qu'ils me veulent, ces gens. Parce qu'en lisant ça une première fois, sans trop faire attention, on peut croire pendant une demie-seconde que toute la presse parle de notre problème de culotte de cheval. Alors qu'on est tranquilement installée en boule dans notre lit, et qu'on ferait pas de mal à une pistache péruvienne. Et ca, obligé, c'est fait exprès.
Et ensuite, sur ce qu'ils osent appeler "petits amas graisseux localisés sur le visage et le corps"... Est-ce que moi, j'envoie des mails à des inconnus en pariant qu'ils ont des "petits amas graisseux localisés sur le visage et le corps" dont ils auraient envie de discuter avec moi, est-ce que je me permets, moi, de balancer à n'importe qui que je suis au courant de son problème de culotte de cheval ou de ventre (sous-entendu: "t'inquiète pas, mec, j'le dirai à personne, on est meilleurs amis toi et moi, non?"), que j'ai la solution miracle pour qu'il s'en débarrasse, et s'il veut pas s'en débarrasser d'abord?!?!
Au fond, ca y est, à ruminer cette si jolie phrase aux accents lyriques qui résonnent mélodieusement à mon oreille, je décide qu'en fait, j'ai bien plus qu'un doute.

On me veut du mal. C'est le mal en personne.



*click!*... message supprimé.

Comments

[drakss]

Je suis désolé, mais là j'ai besoin de détacher ma ceinture de sécurité et d'aller pouffer de rire aux toilettes (ouai, pas MDR ou PTDR, on est pas sur msn ici !!)

"Petits amas graisseux" :D
Dis comme ça, on en voudrait presque tous à la maison.
Bienvenue dans ce que Sarko appelle: redonner du pouvoir d'achat : le spam publicitaire.

me dis pas que t'as pas été tentée d'acheter tous ces magnif.fpgfpf produit (désolé je m'étouffe) ??

°°-