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Grande Greluche
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13 juillet 2009

Not alone in the dark

La Greluche ayant décroché
Sa licence avant l'été
Se trouva fort dépourvue
Quand les soldes furent venues :
Pas un seul petit euro,
Même louche, dans son trousseau.
Elle alla dégriser sa mine
Dans sa smala paumée entre deux collines.

À ce moment-là de l'histoire, la Greluche est plutôt cool dans ses baskets, parce que la Matrice travaille dans un parc d'attractions local, ce qui signifie qu'elle va pouvoir régresser impunément dans des manèges bizarres, tout en rappelant à qui l'écoute entre deux bouchées de barbe à papa qu'elle sort de la Sorbonne.


Post-it : Ce type de vantardise n'a pas le moindre effet sur les autochtones.


Dans les simulateurs et autres machines à rebonds artificiels, donc, la Greluche frétille. Oui, mais. Tout au fond du parc, là où peu de gens s'aventurent, trône un bâtiment d'apparence ordinaire, qu'elle n'avait encore jamais approché. Poussée par Petit Frère et Petite Sœur, Grande Greluche y entre sans se méfier...

"Bonjour, je suis votre guide non-voyant, et je vais vous faire découvrir les sensations des aveugles."
"Groumph" (ça, c'est moi)
"Suivez-moi en vous tenant bien dans le noir le plus complet, et écoutez les bruits de la campagne, de l'eau... Marchez-vous donc sur les pieds en traversant le ponton de bois à l'odeur entêtante et suivez-moi jusque dans la ville..."


noir


Le groupe auquel j'avais greffé ma fratrie était composé d'une ribambelle de petits loupiots agités qui couraient dans le noir et me grimpaient sur les godasses (à talons, bien sûr, comment croyez-vous que j'assoie mon autorité ?). En traversant l'Univers de la Campagne, je trébuchai sur une planche et mon pied hurla de douleur pour moi.
Les loupiot braillaient toujours, l'odeur était simplement insupportable, et les bruitages...

...s'intensifièrent avec l'Univers de la Ville. Le guide nous annonça alors que nous allions pouvoir nous lâcher et explorer cette superbe ville qui (je n'ai pas entendu la suite, le bruit d'un café animé couvrait sa voix).
Un peu soulagée, je lâchai l'épaule du tout petit blond qui s'élançait déjà dans le noir le plus total. Mes mains gênées tentaient de se frayer un chemin dans cette atmosphère insoutenable qui me fichait des haut-le-cœur. Quelques fois, j'agrippais sans le vouloir un bras ou une poignée de cheveux, et je soufflais aussitôt un "désolée" dont le ton trahissait ma gêne... Le bruit me paraissait s'intensifier à chaque seconde, et les odeurs accentuées n'avaient rien d'une "ville". Je sentis sous mes doigts le cadran d'une vieille moto. Comme instinctivement, je l'enfourchais et restait ainsi perchée en attendant que le calvaire passe. Les marmots en liesse se réunissaient dans un coin de la pièce noire, et j'entendais leurs cris excités derrière l'enregistrement sonore. Soudain, je perçus la voix du guide. Elle rameutait le groupe... Enfin !
Je sautais de ma Harley Davidson, avançait prudemment mais sûrement et... me heurtais à une barrière. Un peu désarçonnée, je longeai l'obstacle, et en trouvai un nouveau. Plus loin, le groupe se reformait. Je levai mes yeux aveugles au ciel et me résignai à signaler mon auguste présence.

"Heeeeey, je suis là, je vous trouuuuv'pas !"

Pas de réaction : les bruitages couvraient largement ma complainte. Un peu affolée, je me décidai à tenter des vocalises de baryton.
Et puis, quelque part devant, le guide annonça :
"Et toi, tu fermes la marche ! C'est parti !"

C'est ainsi que Grande Greluche se trouva coincée entre une moto déglinguée et une fausse poubelle parfumée à l'ordure artificielle, un pied mauve et gonflé qui luttait dans sa godasse, face à un mannequin en tissu censé boire une bière en éclatant d'un grand rire enregistré juste dans ses oreilles.

Alors, j'ai compris :
toute cette mascarade n'était autre qu'un piège diabolique
pour me faire regretter mes péripéties infantiles.


...

Eh ben en fait, c'est raté, hier je suis allée voir Toy Boy et j'ai mangé une tartine à la Pataterie.


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Commentaires
B
Il faut payer un supplément pour cette ténébreuse attraction, non ? Comme quoi, des fois il fait bon d'être radin.
G
...qu'un mot à dire, et j'accoure en aout, j'te délivre, on s'barre une semaine !!<br /> <br /> Up to you. Bon courage ma Bulinette à la crêpe, je pense à toi gros comme ça.
B
Tu as l'air de t'amuser plus que moi. Finalement, mon job d'été idéal se révèle être une horreur... je crois que la poisse me poursuivra toujours.<br /> Bon parc d'attraction!
Grande Greluche
  • Ratures froissées des narines, humour antédiluvien d'extra-terrestre chatouilleux des aisselles plantaires, ravioli trop cuit, fourmis en catimini inouï, abracadabrant, démesuré, accidentel, épatant, ahurissant, à tout casser, bizarre, ébouriffant, fou..
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